Notre corps se souvient
Apaiser, soulager, libérer, renaître.
Avant même nos premiers pas, avant nos premiers mots, il y a eu une expérience fondatrice : celle de notre venue au monde.
Se réapproprier son histoire depuis son tout premier souffle
La vie intra-utérine et le passage de la naissance constituent les toutes premières étapes de notre existence. De nombreux courants en psychologie, en somatothérapie et en approche psycho-émotionnelle considèrent que ces moments précoces peuvent laisser des empreintes profondes dans notre corps et notre inconscient.
Les mémoires intra-utérines se réfèrent aux ressentis, aux émotions et aux états vécus pendant la grossesse. Sans parler de souvenirs conscients, il s’agit plutôt d’empreintes corporelles et émotionnelles liées à l’ambiance vécue dans le ventre maternel : le stress, la sérénité, la solitude, la sécurité, l’attente ou encore la peur. Ces sensations premières participent à la construction de notre sentiment d’existence, de sécurité intérieure et de notre façon d’entrer en relation avec le monde.
De la même manière, l’expérience de la naissance – qu’elle ait été fluide, difficile, rapide ou médicalisée – peut laisser des traces dans le corps. Ces mémoires corporelles ne se racontent pas avec des mots, mais avec des sensations, des tensions, des schémas de réaction ou des émotions récurrentes. Elles peuvent influencer la manière dont une personne gère le stress, affronte les transitions majeures de sa vie, ou vit la séparation, l’attente, l’effort et le lâcher-prise.
Apaiser ces mémoires ne signifie pas réécrire le passé, mais offrir au corps et à l’inconscient un espace de réparation, de compréhension et de réconciliation. C’est reconnaître que certaines difficultés actuelles peuvent avoir des racines très anciennes, et que le corps porte une sagesse qu’il est possible d’écouter avec douceur.
Cette approche consiste à restaurer un sentiment de sécurité intérieure. En revisitant, par des approches corporelles, thérapeutiques ou symboliques, ces moments fondateurs, il devient possible de redonner au corps une nouvelle expérience : celle d’être entendu, respecté, et accueilli.
Apaiser les mémoires intra-utérines et de la naissance, c’est finalement se réapproprier son histoire depuis son tout premier souffle, et permettre à la vie de circuler avec plus de fluidité, de joie, de conscience et de profondeur.
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Myriam Bassalah